Fin 2021, dans un article de La Revue de l’Energie (voir pdf), Philippe Charlez décrit une situation énergétique déjà contrainte avant le déclenchement de la guerre Russie – Ukraine. Depuis mi-2021, les prix de l’énergie s’affolent : pétrole, gaz, charbon, carbone et électricité. Bien que partiellement conjoncturelle (correction des cours à la suite de la reprise, baisse des stocks, refus de la Russie de faire transiter des volumes additionnels de gaz par l’Ukraine), cette situation est surtout structurelle, écrit Charlez, et remonterait à la chute des prix du pétrole et du gaz en 2015. Les prix bas ont provoqués une baisse radicale des investissements et pénalisé le développement de champs nouveaux. Cette tendance a été renforcée par les préoccupations climatiques, mettant la pression sur les banques pour arrêter tout investissement dans les hydrocarbures. Parallèlement, la montée en puissance des renouvelables et l’accroissement de la demande électrique se sont appuyés sur le gaz dans les pays de l’OCDE et le charbon dans les pays émergents. Leur demande a explosé, entraînant une rupture offre-demande qui devrait maintenir les prix élevés au cours des prochaines années.

Ainsi, en début 2022, nous avions déjà une contrainte structurelle sur les approvisionnements en énergie, plus une contrainte conjoncturelle notamment liée à la réouverture de l’économie mondiale. Et c’est dans ce contexte déjà tendu que la Russie décide d’envahir l’Ukraine. La Russie représente 25 % des importations de pétrole de l’Union Européenne, 45 % des importations de charbon, et 45% des importations de gaz naturel. Toute rupture d’approvisionnement avec ce pays aurait donc des conséquences massives pour l’Union Européenne, mais aussi pour le monde puisque le Russie représente 17% du gaz naturel, 12% du pétrole, et 5% du charbon produits.

Ce 04 mars 2022, avec Thierry Bros, Philippe Charlez discute des conséquences énergétiques du conflit en Ukraine lors de la matinale de Radio Courtoisie : Hackingcastle Ligne Droite. Ecoutez l’interview sur youtube.