Evaluation de l’EROI du pétrole au niveau mondial et son évolution à long terme, Louis Delannoy et al., 30 juillet 2021
Depuis la ruée vers le pétrole en Pennsylvanie en 1859, le pétrole est rapidement devenu le carburant dominant de notre société industrielle. Le débat sur le « Peak Oil » s’est concentré sur la question de savoir s’il y avait ou non un resserrement imminent de la production de pétrole bon marché. En effet, bien qu’il n’y ait pas eu de pénurie pétrolière dans le monde, un passage des liquides pétroliers conventionnels aux liquides non conventionnels s’est produit.
Un aspect de ce changement n’a pas été pleinement exploré dans les discussions précédentes, bien qu’il revête une certaine importance dans un contexte de transition énergétique bas carbone : la mesure dans laquelle l’approvisionnement énergétique net des produits pétroliers est affecté par l’utilisation de sources d’énergie de moindre qualité.
Pour combler cette lacune, cet article intègre des estimations standard de l’EROI (retour sur investissement énergétique) et des fonctions de déclin dynamique à l’échelle mondiale en s’appuyant sur les données de l’entreprise « GlobalShift » .
Nous déterminons que l’énergie nécessaire à la production de liquides pétroliers (y compris les coûts énergétiques directs et indirects) représente aujourd’hui 15,5% de la production énergétique de liquides pétroliers, et croît à un rythme exponentiel : d’ici 2050, une proportion équivalente à la moitié de la production d’énergie sera englouti dans sa propre production. Nos résultats interrogent ainsi la faisabilité d’une transition énergétique globale et rapide à faible émission de carbone. Nous suggérons donc un retour urgent du débat sur le pic pétrolier, mais en incluant les questions d’énergie nette et en évitant une focalisation étroite sur le « pic d’offre » par rapport au « pic de demande ».
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